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Histoire de la pêche à Terre-Neuve
Terre-Neuve et Labrador est l’une des provinces maritimes du Canada, et aussi celle située la plus à l’est de sa région Atlantique. La pêche est intimement liée à l’histoire mouvementée de Terre-Neuve-et-Labrador. La découverte de la richesse de ses eaux a en effet suscité la convoitise de nombreuses nations européennes.
Terre-Neuve-et-Labrador : ce qu’il faut savoir
Terre-Neuve est une grande île au large de la côte du Labrador. Cette province maritime Atlantique est indissociable du poisson et de la pêche en général. Elle contient une biodiversité riche et diverse, ses eaux regorgent de ressources, incluant plusieurs espèces de poissons.
L’activité de pêche est centrale dans le développement de la province de Terre-Neuve. Elle a en effet eu des influences sur les dynamiques de colonisation, sur le commerce international et sur les relations diplomatiques entre le Canada et d’autres nations, particulièrement en Europe. Il s’agit non seulement d’un élément culturel central pour son identité, mais aussi d’une très importante source de revenus.
Dans l’Atlantique, on retrouve morue, flétan, haddock et capitaine en grand nombre, ainsi que homard et St Jacques. Les eaux terrestres sont aussi riches : on y retrouve des variétés de truites, de saumons d’eau douce ou de brochets.
De nos jours, la province demeure un pôle très attractif pour l’activité de pêche et elle attire des pêcheurs du monde entier en raison de la richesse de ses eaux. La pêche fait partie intégrante de la culture et de la tradition en Terre-Neuve. Elle a même été sa plus grande force économique pendant un temps quand la majorité du poisson pêché était exportée aux États-Unis.
Les débuts de la pêche européenne dans cette province
La province de Terre-Neuve a longtemps été habitée par des populations indigènes. Elles utilisaient les ressources naturelles de ce territoire, grâce à la pêche, la chasse et également la cueillette. Historiquement, ces tribus sont les béothuks, les inuits et les mikmaqs.
A partir du 15ème siècle, de premiers explorateurs européens ont vite remarqué que les eaux de la région font partie des meilleures zones de pêche dans le nord de l’Atlantique. Cette richesse des eaux est soulignée par John Cabot, navigateur britannique royalement mandaté pour trouver de nouvelles terres pour la couronne à la fin de ce même siècle. Un peu plus tard, le constat est identique pour les conquistadors portugais également venus explorer la région. Le Portugal et la Grande-Bretagne revendiquent tous les deux le territoire, le cartographient et y établissent des postes de pêche. Durant le 16ème siècle, des bateaux de pêcheurs venus d’Europe sillonnent régulièrement les eaux de Terre-Neuve.
Conflits européens :
La colonisation et l’implantation durable des européens, notamment Britanniques et Français, sur le territoire de Terre-Neuve se font pendant les 17ème et 18ème siècles. Des bases sont installées par les Français au Nord et par les Britanniques à l’est du territoire afin de pérenniser l’activité de pêche. Elles assurent également que les nations qui en avaient le contrôle jouissent de droits de pêche historiques.
Il faut noter qu’à la fin du 17ème siècle, un triangle commercial se forme autour de l’Europe, des Antilles et de la Terre-Neuve autour de l’esclavagisme. La morue pêchée et salée en Terre-Neuve est la principale source de nourriture des esclaves d'origine africaine travaillant dans les plantations aux Antilles. Ces derniers produisaient aussi de la mélasse et du rhum qui étaient ensuite acheminés en Terre-Neuve. Le territoire avait donc une grande importance économique pour l’Europe et plusieurs nations avaient compris son importance.
La guerre de la Conquête et après
La rivalité entre France et Grande Bretagne a fini par aboutir sur une guerre de la pêche au 18ème, que l’on appelle aussi guerre de la Conquête. Il faut noter que les deux nations étaient en guerre de 1756 à 1763 (Guerre de Sept ans) et que cela avait des conséquences sur les terres en mer. La province de Terre-Neuve était stratégique d’un point de vue économique et aucune des deux parties ne voulait la céder à l’autre. Au contraire, les Français et les Britanniques ont passé une bonne partie de la guerre à attaquer les postes et les établissements de la nation ennemie pour essayer de consolider leur position avant le traité de Paix. Ce dernier, le traité de Paris, a finalement cédé le territoire de Terre-Neuve à la Grande-Bretagne en 1763 et marquant ainsi la fin de la guerre de Sept ans.
Grâce à cette nouvelle acquisition, la Grande-Bretagne renforce sa position dans la région. Cette guerre a toutefois beaucoup perturbé l’industrie de la pêche dans le territoire. A partir du 19ème siècle, l’introduction de techniques avancées permit un essor considérable de la pêche. Les navires de pêche bénéficient eux aussi des dernières technologies et sont plus modernes. Les moyens et les installations de pêche à Terre-Neuve en font l’une des plus grandes industries du secteur au monde.
En 1907, Terre-Neuve est passé de colonie britannique à dominion semi-autonome. Dernier territoire à rejoindre la Confédération Canadienne en 1949, il devient Terre-Neuve-et-Labrador en 2001.
Pêche à Terre-Neuve-et-Labrador : les enjeux modernes
Terre-Neuve a dû faire face à des menaces de surpêche et a fait son maximum pour préserver cette ressource qui lui est essentielle. Le gouvernement canadien a dû imposer des régulations encore plus strictes aux acteurs de l’industrie de la pêche. Cet effort a graduellement permis aux populations de poissons de revenir à un effectif normal.
La juridiction du Canada sur les eaux territoriales du Canada a été étendue de 200 miles en 1977, menant à des conflits avec les pays qui avaient pour habitude d’y pêcher, comme l’Espagne ou le Portugal. En 1990, Terre-Neuve fait face à une crise environnementale et écologique sans précédent. La morue pourtant au centre de l’économie du territoire était menacée d’extinction. La décision conséquente d’interdiction de pêcher cette espèce a eu un impact désastreux sur l’économie locale.
De nos jours, la pêche à la morue a repris son cours, sans pour autant atteindre les niveaux historiques d’antan. Au fil des années, des mesures restrictives et protectrices ont été imposées afin de permettre aux populations de morue de se rétablir. Des efforts de recherche et de contrôle ont été mis en place afin d’éviter de reproduire le même scénario.
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